Comment la productivité influence t-elle la compétitivité des pays

2.2.2. Le constat de l’importance de l’internationalisation des chaînes de valeur.

Cette stratégie des FMN se retrouve dans l’importance du commerce intra-firme qui pourrait représenter jusqu’à 40 % des importations des États-Unis à la fin des années 1990 (d’après l’OCDE) mais beaucoup moins semble-t-il au Japon, aux alentours de 20 à 30 %. Aujourd‘hui, cette part pourrait être d’environ 50 %. Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une part non négligeable ce qui est un premier indicateur de l’importance de la fragmentation des chaînes de valeur dans différents pays.

Une autre façon de mesurer l’internationalisation des chaînes de valeur est d’estimer la part de la valeur ajoutée sur le territoire dans les exportations d’un produit. Ainsi, en prenant l’exemple de l’automobile, on peut comparer la stratégie des entreprises françaises et des entreprises allemandes. Des études montrent qu’une part croissante de cette valeur ajoutée, entre 2000 et 2014, provient de l’Allemagne et des pays extérieurs à l’UE (comme la Chine, la Russie). À l’inverse, une part de plus en plus faible de la valeur ajoutée dans les exportations de produits automobiles provient de la France. On retrouve ici une stratégie bien connue des constructeurs français d’exploiter au maximum les chaînes de valeurs mondiales. Ainsi, Renault possède des usines ou noue des relations de sous-traitance avec des entreprises « partenaires » dans le monde entier que ce soit en Amérique latine, au Maghreb comme en Russie ou en Asie. L’Allemagne, à l’inverse, tente de garder chez elle une partie importante de sa valeur ajoutée dans l’automobile en misant sur la qualité de ses produits, tout en exploitant quand même les avantages d’anciens pays de l’Est.

D’une manière plus large, ces études mettent en évidence que la valeur ajoutée dans les exportations de l’UE de produits automobiles provient de plus en plus d’autres pays que des trois grands pays constructeurs automobiles, Allemagne (avec Mercedes, Volkswagen, etc.), France (Renault, PSA, etc.) et Italie (Fiat, etc.).

Une autre façon beaucoup plus large d’estimer l’importance l’internationalisation des chaînes de valeur est de mesurer la part des biens intermédiaires (et notamment des pièces et composants) dans le commerce international. Une part importante du commerce international est liée à ce type d’échanges : plus de la moitié du commerce mondial de produits manufacturés ! Précisons que les échanges de biens de consommation représentent un peu plus qu’un quart du commerce mondial de produits manufacturés. On voit donc l’importance de l’internationalisation des chaînes de valeur aujourd’hui.

Enfin, une dernière façon de mesurer l’importance de la mondialisation des chaînes de valeur est d’estimer la part des produits qui passent deux fois une frontière soit en amont (lorsque des intrants étrangers sont incorporés dans les exportations du pays) soit en aval (lorsque des produits exportés par un pays sont ensuite incorporés, comme consommations intermédiaires, par les pays étrangers dans des produits qu'eux-mêmes exportent). La part de ces échanges dans les échanges mondiaux est ainsi passée d’environ 37 % en 1970 à plus de 50 % en 2007, avant la crise financière.

Il convient maintenant de juger des effets de cette mondialisation qui semble basée sur des conditions d’efficacité et de rentabilité. N’y a-t-il que des effets positifs ?

Mobilisation des connaissances

Productivité et compétitivité

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4 points

Intérêt du sujet • La compétitivité est au cœur des discours gouvernementaux, qui y voient la condition de la croissance économique et de l'emploi, tirés par les exportations. Comment peut‑elle alors être stimulée ?

Comment les gains de productivité peuvent-ils stimuler la compétitivité d'un pays ?

 

Les clés du sujet

Définir les mots clés

La productivité désigne l'efficacité avec laquelle une entreprise fabrique un produit.

La compétitivité d'un pays désigne sa capacité à exporter ou à attirer des activités.

Structurer la réponse

Nous montrerons d'abord que les gains de productivité des firmes stimulent leur compétitivité-prix.

Nous expliquerons ensuite que ces gains de productivité permettent également de stimuler leur compétitivité hors-prix.

Nous conclurons que plus la compétitivité-prix et hors-prix des firmes est élevée, plus les exportations d'un pays sont susceptibles d'être importantes ; et donc la compétitivité du pays forte.

Les titres des parties ne doivent pas figurer sur votre copie.

Introduction

La compétitivité d'un pays désigne sa capacité à exporter ou à attirer des activités. Les gains de productivité, c'est-à-dire d'efficacité productive, réalisés par ses entreprises peuvent stimuler à la fois la compétitivité-prix et la compétitivité hors-prix du pays.

Développement

Lorsqu'une entreprise réalise des gains de productivité, elle réduit la quantité de facteurs (travail et capital) nécessaires pour produire une unité de bien ou de service. La baisse des coûts de production qui en résulte lui permet alors de diminuer ses prix sans réduire sa marge bénéficiaire. Une telle baisse de prix stimule ses exportations et donc la compétitivité-prix du pays où l'entreprise est localisée.

à noter

Attention à ne pas confondre productivité et production : la productivité s'obtient en divisant un indicateur de production par la quantité de facteurs utilisés.

Les gains de productivité peuvent aussi stimuler la compétitivité hors-prix. En effet, les bénéfices qu'ils procurent aux firmes leur permettent de financer des dépenses de recherche et développement (R&D) et ainsi d'améliorer la qualité de leurs produits, ou d'en réaliser de nouveaux ; deux ressorts qui peuvent attirer une clientèle en quête de qualité et d'innovation.

Conclusion

Les gains de productivité, parce qu'ils permettent de réduire les prix et/ou d'augmenter les marges bénéficiaires et les investissements en R&D des entreprises, augmentent à la fois la compétitivité-prix et la compétitivité hors-prix des firmes. Leurs produits ont alors plus de chance d'être exportés, autrement dit la compétitivité du pays où elles sont localisées est stimulée.

Comment la productivité influence la compétitivité des pays ?

2.1.2. De la productivité des firmes à leur compétitivité. L'idée est simple en fait : la hausse de la productivité des firmes améliore leur compétitivité, c'est-à-dire leur capacité à gagner des parts de marché, et donc celle du pays, ce qui accroit sa capacité à exporter.

Quels sont les éléments qui font de la compétitivité d'un pays ?

Les facteurs de la compétitivité Parmi les facteurs influant sur la compétitivité de l'économie figurent notamment le niveau d'imposition des sociétés, la qualité de la production et de la main-d'œuvre, ou encore le tissu des petites et moyennes entreprises et la présence d'infrastructures.

Comment améliorer la compétitivité d'un pays ?

Pour améliorer sa compétitivité prix, les déterminants principaux d'un pays sont donc le taux de change et le coût de production de ses entreprises. Le taux de change peut être influencé par la banque centrale, en fonction de sa politique monétaire.

Pourquoi la productivité Constitue

Coût du travail pour l'entreprise, incluant les salaires, primes, avantages en nature et cotisations sociales . Le coût salarial unitaire (par unité produite) tient également compte de la productivité de chaque heure travaillée. Une productivité élevée peut compenser un coût salarial élevé.